La chirurgie orthognathique : quelles indications ? quels objectifs ?

Indications et objectifs de la chirurgie orthognatique | Dr Chardain

Dr Chardain

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09 mars 2020

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Un visage trop long, un menton fuyant, des difficultés à mâcher ou à fermer la bouche… autant de situations pouvant relever de la chirurgie orthognathique.

La chirurgie orthognathique est une chirurgie à la fois fonctionnelle et esthétique, qui corrige les anomalies de position ou de dimensions des mâchoires et du menton.

Restaurer le bon positionnement des mâchoires permet non seulement de normaliser l’occlusion dentaire, garante d’une mastication efficace et d’une bonne santé dentaire sur le long terme, mais également d’améliorer l’esthétique du visage, du sourire, et bien souvent la confiance en soi.

 

La chirurgie orthognathique peut être indiquée en cas de :

  • Difficultés à mâcher, mastiquer, croquer ou à mordre les aliments en rapport avec une mauvaise occlusion dentaire (absence de contact entre les dents, mâchoires « décalées » …)
  • Apparence faciale déséquilibrée ou dysharmonieuse (menton fuyant ou proéminant, gencive trop visible, difficultés à fermer la bouche, visage trop long…)
  • Certains dysfonctionnements de l’articulation temporo-mandibulaire pouvant causer des douleurs faciales, temporales ou cervicales chroniques
  • Respiration buccale, ronflements, voix nasonnée, voire certains cas d’apnées du sommeil
  • Difficultés de traitement prothétique, implantaire, ou orthodontique, en rapport avec un important décalage entre les mâchoires.

Les buts de la chirurgie orthognathique sont :

  • Restaurer une bonne capacité de mastication
  • Préserver une dentition saine et des soins dentaires simples tout au long de la vie
  • Soulager certaines douleurs oro-faciales chroniques d’origine musculo-articulaire
  • Améliorer l’élocution, la prononciation et la phonation
  • Permettre une respiration par le nez (avec les lèvres en contact)
  • Restaurer des proportions faciales esthétiques de face, de profil, et au sourire
  • Améliorer l’estime de soi par l’obtention d’un visage équilibré et d’un sourire harmonieux

 

Schématiquement, on distingue les situations avec ou sans contexte orthodontique :

=> Parmi les situations avec problématique orthodontique, les plus fréquentes sont les dysmorphoses sagittales de l’adolescent et de l’adulte jeune.

Ces anomalies sont celles qui se voient essentiellement de profil; de façon très simplifiée, elles correspondent aux mâchoires inférieures trop en retrait (classe II ou rétrognathie) ou trop avancées (classe III ou prognathie).

Ces dysmorphoses ont un impact fonctionnel avec difficultés masticatoires, et esthétique en rapport avec l’aspect du sourire ou du visage, pouvant être à l’origine de véritables complexes.

On note à terme un mauvais pronostic dentaire (risque de parodontopathie et déchaussements dentaires). En effet, en l’absence de traitement, les dents vont tenter de compenser le décalage squelettique, en prenant des axes non physiologiques, pouvant aboutir à leur déchaussement ou à leur usure prématurée.

Lorsque l’orthodontiste ne peut corriger l’anomalie par un simple traitement orthodontique, le recours à la chirurgie orthognathique est nécessaire.

Il peut coexister avec ces anomalies sagittales des anomalies verticales, par exemple une «face longue», avec lèvres entrouvertes et ne pouvant se fermer qu’en crispant le menton, visibilité excessive de la gencive… ou au contraire une «face courte», avec visibilité insuffisante des dents.

Enfin certaines anomalies transversales peuvent également être présentes, en particulier une endognathie (c’est-à-dire un maxillaire trop étroit) , ou une asymétrie faciale.

Ces anomalies maxillo-faciales à retentissement orthodontique sont très courantes. Si la demande initiale est souvent fonctionnelle ou esthétique, le pronostic à long terme est essentiellement dentaire, et l’un des objectifs du traitement sera de préserver une dentition saine et d’éviter la survenue de problèmes parodontaux.

 

=> D’autres situations peuvent conduire à la chirurgie orthognathique, sans qu’une problématique orthodontique soit au premier plan. Citons par exemple :

  • Certains syndromes d’apnées obstructives du sommeil : l’objectif est alors d’avancer en monobloc le maxillaire et la mandibule pour libérer la filière respiratoire, et de réduire ainsi l’obstruction oropharyngée par la base de langue
  • Certaines douleurs temporo-mandibulaires : notamment lorsque des tensions musculaires résultent d’un trouble de l’occlusion dentaire
  • Certaines demandes esthétiques : notamment les génioplasties isolées sans anomalie de l’occlusion dentaire, ou les demandes de chirurgie des angles mandibulaires (trop ou trop peu marqués)
  • Certains décalages squelettiques importants chez le patient édenté rendant parfois très difficile la réalisation de prothèses ou d’implants dentaires. Ces situations « pré-prothétiques » ou « pré-implantaires » peuvent nécessiter le repositionnement préalable des bases osseuses du maxillaire et/ ou de la mandibule.

 

Conclusion

La chirurgie orthognathique permet de repositionner les mâchoires convenablement l’une par rapport à l’autre. Ce repositionnement permet d’obtenir une bonne occlusion dentaire, donc une bonne mastication, un vieillissement dentaire harmonieux, des soins dentaires simplifiés, et un sourire esthétique. Par ailleurs, le repositionnement des mâchoires permet d’embellir le visage et le sourire, et d’améliorer la confiance en soi.

Article rédigé par le Dr Jacques Chardain

Je suis chirurgien maxillo-facial, fort d’une riche expérience de chef de clinique des Hôpitaux de Paris et d’une formation auprès des plus éminents experts. Mon activité exclusivement dédiée à la chirurgie des mâchoires me permet de vous faire bénéficier d’une des expertises les plus pointues dans cette discipline.