La réhabilitation implantaire complète du maxillaire
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05 novembre 2020
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Par opposition aux restaurations unitaires (remplacement d’une dent par un implant), les réhabilitations implantaires complètes visent à remplacer la totalité d’une arcade dentaire.
Le remplacement de l’ensemble des dents du maxillaire pose de nombreux défis, tant au niveau technique, qu’au niveau fonctionnel ou esthétique.
Si les prothèses amovibles sont des solutions plus simples et rapides à mettre en œuvre par le chirurgien-dentiste, elles sont de moins en moins acceptées par les patients, demandeurs de solutions fixes.
Les implants dentaires sont la solution idéale pour ces patients ; ces techniques sont simples et très efficaces à condition de respecter certaines règles.
Quelles sont les particularités du maxillaire édenté ?
La perte de l’ensemble des dents du maxillaire (mâchoire supérieure) s’accompagne systématiquement d’une perte osseuse.
Cette perte osseuse est une perte en volume, ce qui signifie que l’os perd de la hauteur, et également de l’épaisseur. De nombreuses classifications ont permis d’étudier ce phénomène.
Les implants dentaires étant directement vissés dans l’os, il existe un seuil en dessous duquel il n’est plus possible d’en poser, ou alors de trop petites dimensions pour supporter les contraintes masticatoires.
Le problème se pose particulièrement dans la région des molaires, située juste sous le sinus maxillaire.
Dans ces conditions, il peut être nécessaire de recourir aux techniques de greffes pré-implantaires.
Notons que la perte dentaire et osseuse s’accompagne de modifications au niveau des tissus mous, à la fois par perte de soutien des lèvres, mais aussi au niveau gingival avec une perte de hauteur de la gencive attachée.
Ces modifications osseuses et tissulaires seront à prendre en compte dans le plan de traitement.
Quels sont les principes de la réhabilitation implantaire complète ?
Le principe d’une réhabilitation implantaire complète est de remplacer l’ensemble des dents du maxillaire par une prothèse vissée sur des ancrages osseux (les implants).
Chaque dent n’est pas remplacée par un implant, ce qui serait inutile et coûteux, mais par 4 à 6 implants judicieusement positionnés, et servant d’ancrage à une denture complète.
Selon les techniques, certains implants peuvent être angulés pour assurer une meilleure stabilité ou un meilleur ancrage à la nouvelle dentition (technique « all on four »).
Le nombre d’implants à utiliser dépend du projet prothétique, de la masse osseuse, mais également du type d’occlusion dentaire. Comme nous l’avons mentionné, 4 à 6 implants sont habituellement nécessaires pour une réhabilitation complète du maxillaire.
Ils sont espacés et posés symétriquement, entre les régions prémolo-molaires, et incisivo-canines.
L’utilisation de guides chirurgicaux permet un positionnement précis de ces implants, et un meilleur contrôle de leur profil d’émergence.
Les protocoles sont identiques aux restaurations unitaires : pose des implants, puis pose des piliers de cicatrisation environ quatre mois plus tard. Le Docteur Chardain pourra s’occuper de toute la phase chirurgicale.
La réalisation de la prothèse définitive par le dentiste est programmée dix jours après la pose des piliers de cicatrisation, l’objectif étant de remplacer les dents par un bridge vissé allant de la première molaire à l’autre.
Que faire en cas de masse osseuse insuffisante ?
Comme nous l’avons évoqué, le bilan d’imagerie initial révèle parfois une perte osseuse trop importante pour permettre l’implantation d’emblée, par exemple en cas d’édentation ancienne ou d’extractions traumatiques.
Dans ces situations, la réalisation du projet implantaire peut nécessiter une greffe osseuse préalable.
De façon schématique, pour les manques de hauteur, fréquents dans la région des molaires, la technique de choix est le comblement de sinus (ou « sinus lift »).
Dans les secteurs antérieurs, on est parfois gêné par un manque d’épaisseur de la crête osseuse. Différentes techniques de greffe peuvent s’utiliser, comme les greffes d’apposition.
Quelle que soit la technique, un délai de 6 mois sera respecté entre la greffe et la pose des implants.
Quelles sont les complications d’une réhabilitation implantaire complète ?
Plus fréquentes chez les fumeurs, les complications sont rares.
Il peut toutefois arriver que certains implants ne s’intègrent pas correctement à l’os, qu’il s’agisse d’os natif ou de greffe osseuse, ou deviennent secondairement douloureux voire mobiles (notamment en cas de péri-implantite). Dans certains cas, il peut même être nécessaire de déposer un implant ou de le remplacer.
Dans d’autres cas, il arrive que les greffes osseuses ne fonctionnent pas comme prévu et ne permettent pas la pose des implants, auquel cas des alternatives d’implantologie basale peuvent être envisagées.
Conclusion
En cas d’édentation maxillaire complète, la prothèse amovible n’est pas une fatalité, et il est aujourd’hui possible de proposer un traitement fixe au moyen d’implants dentaires.
Le nombre, le positionnement et l’angulation de ces implants seront déterminés sur un bilan d’imagerie.
Lorsque cela est nécessaire, une greffe osseuse préalable pourra être préconisée.
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