Pour bien analyser les anomalies du menton, il faut étudier 4 paramètres :
- le menton osseux, dans les trois plans de l’espace
- les rapports maxillo-mandibulaires à la recherche d’une dysmorphose
- les tissus mous de la région cervico-mentonnière (peau, pannicule adipeux)
- la forme et la projection de la pyramide nasale
Le menton osseux
L’analyse se fait dans les trois plans de l’espace : sagittal, vertical, transversal.
Le menton peut être trop en avant (progénie) ou trop en arrière (rétrogénie).
- Dans le sens transversal :
Le menton peut être trop large (macrogénie), trop étroit (microgénie), ou asymétrique (latérogénie).
Ces différentes anomalies sont fréquemment associées entre elles (ex : menton trop haut et trop reculé).
Les rapports maxillo-mandibulaires
Il est fondamental d’étudier la position du maxillaire et de la mandibule, ainsi que l’occlusion dentaire, notamment en cas d’anomalie sagittale du menton.
Le menton constitue en effet l’extrémité antérieure de mandibule (la symphyse mandibulaire).
Les anomalies de la mandibule sont fréquemment responsables du mauvais positionnement du menton : une mandibule en retrait (classe II) donnera souvent un menton en retrait, et inversement une mandibule en avant (classe III) donnera l’impression d’un menton proéminent.
Cette règle connaît des exceptions, notamment les classe II avec progénie relative, dont le traitement est différent (ostéotomie bi-maxillaire).
Les anomalies du maxillaire, notamment verticales, peuvent également générer des anomalies de position du point menton (phénomène « d’auto-rotation mandibulaire »).
Ainsi, dans certaines circonstances, la correction du menton nécessite surtout le repositionnement de la mandibule ou du maxillaire, sans forcément réaliser de génioplastie.
Les tissus mous
Pour bien analyser le menton, il faut prendre en compte les tissus mous, notamment la présence d’un empâtement cervico-mentonnier, en particulier lorsqu’on envisage une génioplastie de réduction.
En effet, un recul symphysaire (tout comme un recul mandibulaire) va diminuer le soutien cutané, et peut générer une ptose disgracieuse (double-menton, voire « witch chin »). Ceci est particulièrement vrai chez les patients présentant un empâtement cervico-mentonnier.
L’analyse du nez
La perception du menton étant fortement influencée par la projection du nez, ces deux sous-unités anatomiques doivent être analysées conjointement. Pour « caricaturer », un menton reculé donnera l’impression d’un nez volumineux… et sa correction par génioplastie atténuera cette impression.
Inversement, la modification de la projection nasale par rhinoplastie modifiera la perception que l’on a du menton. L’intrication de ces deux structures anatomiques est au cœur de ce que l’on appelle les profiloplasties.
Ainsi, après avoir analysé le menton, on caractérisera la projection de la pointe du nez, l’angle naso-labial, la morphologie du dorsum nasal, ou encore la présence d’une bosse ostéo-cartilagineuse.