Lésions muqueuses

Les lésions muqueuses peuvent toucher l’ensemble de la cavité orale : lèvres, langue, plancher buccal, gencives, palais, faces internes de joues.

La priorité est de ne pas méconnaître une lésion tumorale ou pré-cancéreuse. La muqueuse buccale est en effet vulnérable aux carcinogènes (tabac et alcool), et certaines pathologies peuvent précipiter l’apparition de lésions cancéreuses, y compris chez des non-fumeurs.

Sommaire
Types de lésion

Les différents types de lésions muqueuses

Il existe une grande variété de lésions dont la plupart sont bénignes. Tout l’enjeu étant de ne pas méconnaître une lésion potentiellement maligne.

Lésions muqueuses bénignes

Les lésions plus fréquemment observées sont :

  • Epulis

Bourgeon charnu de fibromuqueuse, généralement localisé à la gencive, favorisé par la grossesse.

  • Diapneusie

Excroissance muqueuse de la face interne des joues ou des lèvres, favorisée par les tics de mordillement ou d’aspiration de la muqueuse.

  • Kystes mucoïdes

Il s’agit de kystes situés au niveau de la face interne des lèvres, résultant de l’hypertrophie d’une glande salivaire accessoire.

  • Papillomes

Ces lésions très fréquentes sont d’origine virale (papillomavirus), et constituent généralement de petites lésions d’allure nacrée. Elles peuvent se localiser en tout point de la cavité orale (langue, lèvres, palais…). Certains types de papillomavirus sont associés avec les carcinomes épidermoïdes. La recherche de ces sérotypes est systématique.

  • Lichen plan

Les lichens plans sont des lésions dermatologiques pouvant atteindre la muqueuse buccale. Leur origine est mal connue, et leur évolution se fait par poussée. Différentes formes existent, et le traitement n’est pas systématique. Le lien avec les carcinomes épidermoïdes n’est pas précisément établi.

Lésions muqueuses malignes

En augmentation ces dernières années, les tumeurs malignes de la cavité orale représentent 25% des cancers des voies aéro-digestives supérieures.

Il importe d’en connaître les facteurs de risque et d’en faire le diagnostic précocement afin d’augmenter les chances de guérison.

Le carcinome épidermoïde est de loin la tumeur la plus fréquente. Favorisée par le tabac et l’alcool, elle touche préférentiellement les hommes après 50 ans, bien que la proportion de femmes soit en augmentation constante.

L’objectif est de confirmer le diagnostic au plus vite en réalisant une biopsie, puis de réaliser un bilan d’extension loco-régional et à distance. La stratégie thérapeutique sera validée en centre spécialisé.

Beaucoup plus rarement, on peut observer des adénocarcinomes, notamment développés aux dépens de glandes salivaires accessoires. Le diagnostic repose sur la biopsie et le traitement associe généralement de la chirurgie et de la radiothérapie. Il est réalisé en centre spécialisé.

De nombreuses autres lésions muqueuses malignes existent mais leur fréquence est bien moindre, nous ne les citerons pas ici.

Prise en charge des lésions muqueuses

Le diagnostic des lésions muqueuses repose sur l’analyse d’une biopsie réalisée en consultation. Le traitement est fonction de la nature de la lésion.

Les lésions muqueuses sont généralement prises en charge au cabinet sous anesthésie locale : une biopsie est réalisée en cas de suspicion de lésion maligne, ou une exérèse d’emblée lorsque la bénignité de la lésion ne fait pas de doute. Dans tous les cas, le prélèvement est adressé au laboratoire d’anatomo-pathologie pour un examen.

Pour les lésions muqueuses bénignes (papillomes, épulis, kystes salivaires…) l’exérèse chirurgicale sous anesthésie locale permet de réaliser dans le même temps le diagnostic et le traitement. Certaines lésions bénignes nécessitent toutefois une surveillance, notamment en raison du risque de récidive.

Pour les lésions muqueuses malignes, si le diagnostic est confirmé par la biopsie réalisée en consultation, un bilan d’extension de la lésion est prescrit, puis le dossier est discuté en réunion de concertation pluri-disciplinaire.

Selon le type de la tumeur et son stade évolutif, les traitements combinent la chirurgie d’exérèse de la lésion tumorale, ainsi que des aires ganglionnaires, et selon l’analyse de la pièce opératoire, un traitement complémentaire par radiothérapie et/ou chimiothérapie sera mis en place.

Lorsqu’elle est nécessaire, la reconstruction du site d’exérèse tumorale est réalisée dans le même temps. La chirurgie carcinologique nécessite un agrément spécifique, raison pour laquelle le Dr Chardain vous confiera aux équipes avec lesquelles il a l’habitude de travailler pour ce type de lésions.